Les initiatives fourrure et foie gras ont abouti

Les initiatives pour l’interdiction des importations de fourrures et de foie gras provenant d’animaux ayant subi de mauvais traitements ont abouti.

Selon la Chancellerie fédérale, l’initiative fourrure totalise 113 474 signatures valables, l’initiative foie gras 102 478.

Conformément à l’article 97 de la loi sur le Parlement (LParl), le Conseil fédéral dispose maintenant d’un délai maximal de 12 à 18 mois pour transmettre à l’Assemblée fédérale sa position sur les deux initiatives sous forme d’arrêtés.

Les initiatives fourrure et foie gras ont été lancées le 28 juin 2022 par l’Alliance animale Suisse, avec le soutien d’une vingtaine d’organisations partenaires. Les signatures requises ont été déposées à la Chancellerie fédérale le 28 décembre 2023.

Pourquoi interdire l’importation de produits provenant d’animaux ayant subi de mauvais traitements ?

La législation suisse sur la protection des animaux règle les questions liées à la détention, l’élevage et l’abattage des animaux. Notre législation reconnaît aux animaux la capacité de souffrir en cas de mauvais traitement ou de mauvaises conditions de détention, et condamne le fait d’infliger des souffrances à un animal s’il est possible d’agir autrement. Le fait de continuer à autoriser l’importation de produits provenant d’animaux ayant été maltraités sous prétexte que cela se passe à l’étranger est une hypocrisie à laquelle il est temps de mettre fin.

A propos de l’initiative fourrure

Environ 350 tonnes de fourrures sont importées chaque année en Suisse. La moitié proviennent de Chine, où les terribles conditions de détention et d’abattage des animaux, parfois dépecés encore vivants, sont régulièrement dénoncées.
L’initiative demande l’interdiction des importations de produits en fourrure provenant d’animaux ayant subi de mauvais traitements. Est considéré comme « mauvais traitements », tout ce que notre législation sur la protection des animaux interdit. Il s’agit par exemple des peaux provenant d’animaux détenus dans des petites cages grillagées, capturés à l’aide de pièges, maltraités lors de leur détention ou abattage, etc.
L’interdiction d’importation visant uniquement des produits qu’il est interdit en Suisse de produire, cette disposition est conforme aux accords commerciaux ratifiés par notre pays.

Plus d’informations sur les buts et objectifs de l’initiative fourrure sur la page de questions-réponses (FAQ).

A propos de l’initiative foie gras

Bien que le gavage forcé des animaux soit interdit en Suisse depuis plus de 40 ans, notre pays importe chaque année environ 200 tonnes de foie gras et se positionne malheureusement comme l‘un des principaux importateurs de ce produit. Chaque année, ce sont ainsi 400‘000 canards et 12‘000 oies qui sont gavés de force et tués afin de répondre spécifiquement à la demande de notre pays.
L’initiative demande l’interdiction des importations de foie gras et de produits à base de foie gras issu du gavage forcé des animaux. Les produits similaires à base de foie et qui ne nécessitent pas de gavage forcé ne sont pas visés par l’interdiction (1).
L’interdiction d’importation visant uniquement des produits qu’il est interdit en Suisse de produire, cette disposition est conforme aux accords commerciaux ratifiés par notre pays.

Plus d’informations sur les buts et objectifs de l’initiative foie gras sur la page de questions-réponses (FAQ).

Notes :

(1) L’appellation « foie gras » est protégée par la législation française et européenne. Elle ne peut être attribuée qu’à des produits issus du gavage des animaux. Pour ces raisons, le foie gras « éthique » ou bio n’existe pas. Les produits similaires au foie gras, mais qui ne recourent pas au gavage forcé des animaux pourront toujours être commercialisés en Suisse. Il s’agit par exemple de produits comme le «foie fin» de la marque Labeyrie, ou le «Happy foie» développé par le chef cuisinier étoilé Tobias Sudhoff.
Des éleveurs commencent également à produire des foies gras sans gavage forcé des animaux, en utilisant le processus naturel des oies et canards qui les incitent à se suralimenter avant les migrations. Actuellement, ces produits sans gavage forcé ne peuvent pas être vendus sous l’appellation « foie gras ».